2 Affaire climatique

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Depuis mon départ en retraite d’un poste de Professeur (PR1) de botanique et pathologie végétale dans une Grande Ecole d’ingénieurs agronomes en 1999, je me suis intéressé à la question climatique, d’abord en curieux et béotien puis, en raison de positions scientifiques que j’ai trouvées contraires à mes modestes connaissances de la physiologie végétale et de l’écologie végétale, en publiant dans des revues de la Libre Pensée française, et en faisant des conférences un peu partout en France.

 

Je vais commencer par deux de mes premiers articles, présentés en 2004-2005 d’une part, lors du Colloque de la Libre Pensée rennaise  » L’Instruction publique en danger ! «  20 novembre 2004, et de l’autre, dans le n° 270 de la revue théorique de l’Association Nationale de la Libre Pensée Française, consacrée au thème Science et environnement, que j’ai eu la charge de coordonner.

Ensuite, je donnerai une présentation de la conférence-débat, « Climat – Sciences ou Religion » que j’ai animée à Créteil le 20 mars 2010.

Enfin je donnerai accès à mes deux derniers articles en cours de rédaction en 2018.

 

 

ACTES DU COLLOQUE L’INSTRUCTION PUBLIQUE EN DANGER

La catéchèse écolo-éthique dans les programmes d’enseignement

https://tinyurl.com/yb3fywvu

L’IDEE LIBRE N°270

Gaz carbonique et effet de serre  cause ou conséquence ?

https://tinyurl.com/y889flty

CONFERENCE DEBAT CRETEIL 2010

Climat : science ou religion ?

https://tinyurl.com/y7lpbcxf

ARTICLES EN COURS en 2018

Réflexions mln sur l’Entropie et la constante de l’ENTROPIE, kB dite de Boltzmann     https://tinyurl.com/yaz5b6ds

Deux grands absents au 1er Congrès Solvay 1911 Boltzmann et sa thermodynamique https://tinyurl.com/y992nqca

1) LIBRE PENSEE

 

Aux origines de la Libre Pensée, la science en danger

Michel Le Normand LP35 (paru dans le Bulletin LP35 n°74, 1er trim 2018)

Comme vous le savez, depuis près de 20 ans je commente la question climatique dans les revues de la Libre Pensée, or, nous avons appris il y a peu, que le gouvernement voulait modifier la Constitution de notre République pour y introduire une prétendue « vérité » scientifique : le « réchauffement climatique » contre lequel il serait impératif de lutter. Il s’agit d’un problème très controversé dans le milieu scientifique, même si la presse nationale est assez consensuelle sur le sujet et empêche systématiquement tout essai de contestation de la vérité officielle.

Cette théorie est aussi très controversée au plan politique puisque le président des USA, soutenu, en cela, par nombre de scientifiques américains, a décidé de sortir des accords de la COP21 de Paris sur la lutte contre le prétendu réchauffement climatique. De même, les dirigeants des pays les plus peuplés du monde, l’Inde et la Chine, n’ont signé ces engagements que s’ils en étaient exemptés, au moins jusqu’en 2030, afin de poursuivre le développement énergétique de leurs pays grâce à l’électricité qu’ils veulent obtenir au meilleur coût par la multiplication des centrales électriques à charbon.

La science climatique ne semble donc pas encore établie et les principaux experts modélisateurs du GIEC (Université de Khiel) ont même annoncé, dès 2008, que la planète entrait dans une période froide de 20 à 30 ans et que le réchauffement climatique, lié à l’effet de serre auquel ils croient encore, reprendrait ensuite. Ils l’ont confirmé en 2016-17, sans récolter d’injures cette fois, et notre gouvernement, plus savant et plus vertueux que tout le monde, voudrait emprisonner une prétendue « vérité scientifique » dans la Constitution.

L’arnaque et la forfaiture sont au coin du bois, ils veulent faire taire tous les climato-réalistes et sceptiques, pas du tout convaincus par la pseudo-science climatique d’Al Gore et de Laurent Fabius et consorts. Mais plus grave, ils veulent que les juristes constitutionnalistes ne disent pas seulement le droit mais aussi le vrai de la science. Personne n’a fait cela dans le monde sauf les dictatures.

Ils sont d’une ignorance crasse car ils devraient savoir que la vérité scientifique a une spécificité, connue depuis Aristote, Thomas d’Aquin, Einstein, formalisée plus récemment par Popper, il est nécessaire qu’elle soit REFUTABLE, même par une seule expérience, sinon, elle n’est pas scientifique et se réduit au mensonge, voire purement et simplement à une tentative planétaire d’escroquerie.

Introduire la science dans la Constitution, de quelque façon que ce soit, c’est interdire la liberté des scientifiques de contester la vérité du présent qu’ils savent devoir être l’erreur du futur. C’est imposer un dogme pseudo religieux, c’est nier la nature même de la science et du progrès nécessairement infini des connaissances.

Mais en quoi cela devrait-il intéresser au plus haut point la Libre Pensée ? La réponse tient dans le texte qui a établi, en 1904 au Congrès de Rome, les bases, la constitution internationale des Libres Penseurs : la motion présentée par Ferdinand Buisson, alors Président de Libre Pensée française. Cette introduction n’avait pour but que de vous la présenter ci-après, vous allez voir qu’elle est tout à fait d’actualité.

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LE DOGME ET LA SCIENCE

Le Congrès International de la Libre Pensée réuni à Rome, le 22 septembre 1904, désireux de prévenir tout malentendu en fixant dès l’abord le sens qu’il attache au mot « libre-pensée », et par là même la portée des revendications qu’il formulera, croit devoir faire précéder ses délibérations spéciales de la Déclaration de principes énoncée dans les trois résolutions ci-après :

I – Première résolution : définition de la Libre pensée en général.

La Libre pensée n’est pas une doctrine ; elle est une méthode, c’est-à-dire une manière de conduire sa pensée – et, par suite, son action – dans tous les domaines de la vie individuelle et sociale.

Cette méthode se caractérise non pas par l’affirmation de certaines vérités particulières, mais par un engagement général de rechercher la vérité en quelque ordre que ce soit, uniquement par les ressources naturelles de l’esprit humain, par les seules lumières de la raison et de l’expérience.

La Libre Pensée peut être envisagée soit théoriquement, dans l’ordre intellectuel, soit pratiquement, dans l’ordre social. Dans l’un et l’autre cas elle se détermine d’après les deux règles ci-dessous

II – Deuxième résolution : Deux règles de la Libre Pensée dans l’ordre théorique ou intellectuel.

1-         Première règle : La Libre pensée ne pouvant reconnaître à une autorité quelconque le droit de s’opposer ou même de se superposer à la raison humaine, exige que ses adhérents aient expressément rejeté non seulement toute croyance imposée mais toute autorité prétendant imposer des croyances (soit que cette autorité se fonde sur une révélation, sur des miracles, sur des traditions, sur l’infaillibilité d’un homme ou d’un livre, soit qu’elle commande de s’incliner devant des dogmes où les principes a priori d’une religion ou d’une philosophie, devant la décision des pouvoirs publics ou le vote d’une majorité, soit qu’elle fasse appel à une forme quelconque de pression exercée du dehors sur l’individu, pour le détourner de faire, sous sa responsabilité personnelle, l’usage normal de ses facultés).

2-         Deuxième règle : La Libre pensée ne pouvant se borner à cette manifestation négative à l’endroit de tout dogme et de tout credo, elle exige de ses adhérents un effort actif en vue de réaliser par les moyens humains l’idéal humain. Elle se refuse d’ailleurs à donner de sa propre conception de cet idéal le caractère absolu et immuable que  s’attribuent abusivement les religions, mais que ne comporte ni la science ni la conscience humaine, l’une et l’autre obligées de se mouvoir dans le relatif et soumises à la loi du progrès. Loin de céder à la tentation de construire prématurément un système définitif, la Libre Pensée propose à l’humanité, comme le veut la nature des choses, de poursuivre indéfiniment le vrai par la science, le bien par la morale, le beau par l’art. Et si à chaque moment de son développement, elle est prête à rendre Compte du résultat actuel de ses recherches, elle est aussi toujours prête à le compléter et à le rectifier, en ajoutant aux découvertes d’hier les découvertes de demain

III – Troisième résolution : Deux règles de la Libre pensée dans l’ordre pratique et social.

1-Première règle : La Libre Pensée ne pouvant se contenter d’opinions purement spéculatives, qui n’intéresseraient que la pensée individuelle, il lui appartient de fournir une règle de vie aussi bien aux sociétés qu’aux individus. Appliquée aux sociétés, elle est la méthode qui consiste à vouloir soumettre aux lois de la raison l’organisation sociale elle-même.

Une société qui s’inspire  de cette méthode a pour premier devoir d’enlever à tous ses services publics (administration, justice, instruction, assistance, etc.) tout caractère confessionnel, par où il faut entendre qu’elle doit les rendre non seulement neutres entre les diverses confessions religieuses mais étrangers et réfractaires à toute influence religieuse, rigoureusement exclusifs de tout dogmatisme implicite ou explicite.

La laïcité intégrale de l’État est la pure et simple application de la Libre pensée à la vie collective de la Société. Elle consiste à séparer les Églises de l’État, non pas sous la forme d’un partage d’attributions entre deux puissances traitant d’égale à égale, mais en garantissant aux opinions religieuses la même liberté qu’à toutes les opinions, et en leur déniant tout droit d’intervention dans les affaires publiques.

2 – Deuxième règle : La Libre Pensée n’étant complète que quand elle entreprend de réaliser socialement l’idéal humain, elle doit tendre à l’institution d’un régime sous lequel pas un être humain ne pourra plus être sacrifié ni même négligé par la Société, et par conséquent ne sera mis ou laissé par elle, directement ou indirectement, dans l’impossibilité pratique d’exercer tous ses droits d’homme et de remplir tous ses devoirs d’homme.

La Libre Pensée est donc logiquement génératrice d’une science sociale, d’une morale sociale et d’une esthétique sociale qui, en se perfectionnant par les progrès mêmes de la conscience publique, constitueront un régime de justice : la justice sociale n’est que la raison appliquée par l’humanité à son propre gouvernement.

En d’autres termes, la Libre Pensée est laïque, démocratique et sociale, c’est-à-dire qu’elle rejette, au nom de la dignité de la personne humaine, ce triple joug : le pouvoir abusif de l’autorité en matière religieuse, du privilège en matière politique et du capital en matière économique.

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Ces résolutions du congrès de Rome de 1904 fondent la Libre Pensée comme association philosophique active dans le domaine social. Elles furent prises à l’issue d’une période très riche en controverses scientifiques bouleversant le monde intellectuel et religieux. La théorie darwinienne de l’évolution est en passe de triompher puisque, même des penseurs de l’église romaine, proches des thomistes, comme  le fr. M. D. LEROY, la soutiennent en 1902 dans la Revue de Philosophie Chrétienne où écrit aussi, sur l’histoire des dogmes, notre cher abbé incroyant Joseph TURMEL.

La dernière partie du 19e siècle a vu le bouleversement de la physique newtonienne lors de l’invention de la mécanique quantique (Maxwell, Planck) de la théorie atomique, de la nature particulaire et ondulatoire de la lumière, de la thermodynamique (Boltzmann, Perrin) et enfin de la relativité (Einstein). En 1911, il y a un absent remarquable sur la photo ci-dessous du 1er congrès Solvay rassemblant la fine fleur de la physique et de la chimie mondiale. Il s’agit de Ludvig Boltzmann qui s’est suicidé en 1906, probablement à cause des moqueries de ses pairs, parce qu’il ne réussissait pas à les convaincre des erreurs encore conservées dans les théories physiques nouvelles en thermodynamique. Plus de cent ans après, la thermodynamique ne me semble toujours pas bien comprise, en particulier, les notions d’entropie et de température.

solvay 1911

Participants au premier Conseil Solvay, 1911.             Il manque Boltzmann 1844-1906

Assis, de gauche à droite : Nernst, Brillouin, Solvay, Lorentz, Warburg, Perrin, Wien, Mme Curie, Poincaré.

Debout : Goldschmidt, Planck, Rubens, Sommerfeld, Lindemann, De Broglie, Knudsen, Hasenohrl, Hostelet, Herzen, Jeans, Rutherford, Kamerlingh, Onnes, Einstein, Langevin.

Photo : © Benjamin Couprie, Bruxelles, Instituts internationaux de chimie et de physique fondés par Ernest Solvay

En 1904 le pape Léon XIII, plutôt libéral pour les intellectuels après le très réactionnaire et obscurantiste Pie IX, vient d’être remplacé par un autre réactionnaire, Pie X, bien décidé à étouffer dans l’œuf les velléités d’indépendance des modernistes à l’intérieur de l’Eglise.

L’église de Léon XIII, plutôt moderniste, aurait bien voulu entrer dans les arcanes de la république afin de contrôler les progrès scientifiques et sociaux dans la classe ouvrière et d’éviter la Séparation d’avec l’Etat. La disparition du pape hâta en France, sous l’influence de la Libre Pensée de Ferdinand Buisson, la loi de 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat, qui fut contestée par Pie X dès 1906. Les modernistes catholiques durent, la rage au cœur, dire  « nous saurons obéir » (abbé Bricout, Rev. Clerg. Fr.)

Le XXe siècle a démontré que la tendance à la croyance dogmatique a la vie dure. L’église romaine a dû abandonner l’excès de rigorisme de ses dogmes pour faire ami-ami avec une partie de la classe ouvrière. Elle a dû accepter que certains de ses savants continuent à faire de la science vraie, sans en référer au clergé devenu de plus en plus ignare dans ce domaine. Mais elle a aussi bien senti, par ses représentants politiques, surtout après la 2nde guerre mondiale, que l’école publique élevait le niveau d’instruction scientifique général de la population, rendant plus difficile la résistance aux conquêtes sociales (1936 et 1945). Elle a donc décidé, en accord avec la bourgeoisie, de diminuer l’instruction (issue de Condorcet par Jules Ferry) au profit de l’éducation, surtout dans la formation des instituteurs. Les séries mathématique et sciences expérimentales puis D ont été fondues dans la série S qui ne permet plus de recruter assez de futurs scientifiques dans l’enseignement supérieur universitaire mais surtout qui aboutit à 80% de littéraires dans les professeurs des écoles alors qu’antérieurement il y avait 80% des enseignants issus d’un bac à caractère scientifique affirmé.

Les dogmes, non plus religieux mais faussement scientifiques, appuyés sur des personnalités politiques comme  Al  Gore,  se  sont  alors  déployés,  jusqu’au  prix  Nobel  de  la  paix,  la  prétendue  «  science climatique  » a  été  déclarée  achevée  (settled)  et  sûre,  bien  qu’aucun  de  ses  dogmes  n’ait  pu  être confirmés et, qu’au contraire, plusieurs de ses théories aient été réfutées, par des observations ou des expériences. Mais, comme le disent très bien les résolutions du Congrès de Rome, en science la vérité reste  toujours  RELATIVE et  susceptible  d’être  corrigée,  ce  qui  se  dit  aussi   être  REFUTABLE, par exemple par un fait, comme l’exprime Einstein en exergue de ce LP35 n°74.

Pour  conclure,  il  nous  faut  absolument  résister  à  la  manœuvre  politique,  absurde,  dogmatique  et totalitaire  que  serait  l’introduction  d’un  mensonge  (ou  d’ailleurs  d’une  vérité)  scientifique  dans  la Constitution  de  notre république.  Ce serait une  forfaiture très bien décrite dans  « 1984 »,  à  relire  et méditer, par Georges ORWELL à propos du stalinisme : « Le Parti finirait par annoncer que deux et deux font cinq et il faudrait le croire. Il était inéluctable que, tôt ou tard, il fasse cette déclaration. La logique de sa position l’exigeait. … Et le terrible n’était pas que le Parti tuait ceux qui pensait autrement mais qu’il se pourrait qu’il eût raison. »

J’aurais voulu ajouter la suite du texte de Georges Orwell et quelques commentaires.

« Après tout comment pouvons-nous savoir que deux et deux font quatre ? Ou que la gravitation exerce une force ? Ou que le passé est immuable ? Si le passé et le monde extérieur n’existent que dans l’esprit et si l’esprit est susceptible de recevoir des directives ? Alors quoi ?

Ce que les écolos veulent introduire dans la Constitution et pas à l’article 34 mais dans une position beaucoup plus contraignante pour l’industrie, c’est-à-dire taxable, c’est la lutte obligatoire contre le RCA. Tant que l’on reste dans le novlang (ou néoparlé) des sigles, cela parait anodin mais quand il apparaît que c’est le « Réchauffement Climatique Anthropique », il convient d’exiger des preuves tangibles de sa réalité, des faits prouvés par la science mais il n’y a rien, absolument rien de tangible.